Nous sommes passés par la gare art déco désaffectée de Phnom Penh, où un gardien en uniforme nous accueille au garde à vous. 200 à 300 wagons en lambeaux attendent je ne sais quoi sur les voies; un improbable redémarrage du train, l'arrivée d'un Bouddha ou d'une nouvelle loco?
Des wagons de voyageurs, des wagons de marchandises, comme si une bombe a neutrons avait stoppé net leur entrain.
Des gens pauvres ont élu domicile dans certains wagons, les voies sont entretenues, les quais balayés ainsi que le bureau du chef de gare et de ses subordonnés, tout comme s'il ne s'agissait que d'une interruption provisoire due a un léger incident mécanique.
Cela fait des années qu'aucun voyageur n'est passé sur les quais, même si l'horloge "de Paris" indique toujours la bonne heure.
Le Cambodge a perdu son train, Phnom Penh a toujours sa gare, mais il ne s'agit que d'une coquille vide.
Il ne reste que sa façade et ses épaves à cette gare fantôme invraisemblable pour une capitale.
Mais ayez l'oeil, car la bande de la gare rôde...