Depuis 1995, des tramways "vintage" parcourent la ville de San Francisco, de Castro jusqu'à Fisherman's Warf et déposent au passage les milliers d'hommes d'affaires qui viennent travailler dans le quartier financier.
Celui-ci a été racheté à Philadelphia.
Page 334, chapitre XXXVI de Martin Eden, de Jack London.
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« L'heure tournait et le dernier ferry pour Oakland allait bientôt appareiller, Brissenden et Martin s'éclipsèrent, laissant Norton continuer sa démonstration, tandis que Kreis et Hamilton, piaffant d'impatience, se préparaient à se jeter sur lui comme des chiens de chasse à la curée dès qu'il aurait fini.
- Tu m'as fait entrevoir le pays des merveilles, dit Martin pendant la traversée de retour. Avec des gens comme ça, la vie vaut la peine d'être vécue. J'ai la tête toute chamboulée. Je n'avais jamais été séduit par l'idéalisme avant. Je ne suis toujours pas convaincu, remarque. Je crois que je serai toujours un réaliste, je suis comme ça. Mais j'aurais bien aimé répondre à Kreis et Hamilton. Á Norton aussi, d'ailleurs, parce que je pense toujours que Spencer résiste à toutes les analyses. Je suis aussi excité qu'un gosse qui vient d'aller au cirque pour la première fois. Je vois que j'ai encore beaucoup de choses à lire. Je vais me pencher sur Saleeby. Je suis convaincu que Spencer est inattaquable et, la prochaine fois, j'aurai mon mot à dire.
Mais Brissenden, qui respirait difficilement, s'était endormi, le menton enfoui dans une écharpe, la tête penchée sur sa poitrine chétive, le corps enveloppé dans son long manteau et bercé par les vibrations des hélices. »
Page 327, chapitre XXXVI de "Martin Eden", livre autobiographique de Jack London, publié en 1909.
« -Viens... je vais te montrer la vraie fange, lui dit Brissenden, un soir de janvier.
Ils avaient dîné à San Francisco et attendaient le ferry d'Oakland sous le préau de l'embarcadère, quand l'idée lui vint de montrer « la vraie fange » à Martin. Il tourna les talons et traversa les quais, spectre noir dans un manteau trop large, suivi de Martin qui trottinait comme son ombre derrière ses basques flottantes. Dans un magasin de spiritueux, il acheta deux dames-jeannes de vieux porto et, l'une dans chaque main, monta dans le tram de Mission Street. Martin fermait la marche, lesté de plusieurs quarts de whisky.
« Si Ruth me voyait... », songeait-il, sans cesser de se demander ce que pouvait être la vraie fange.
- Il n'y aura peut-être personne, dit Brissenden quand ils descendirent de voiture pour s'enfoncer dans le cœur du ghetto ouvrier , au sud de Market Street. Auquel cas, tu rateras ce que tu cherches depuis si longtemps.
- Diable ! Et qu'est-ce que c'est ?
- Des hommes. Des hommes intelligents, pas les radoteurs avec lesquels je t'ai vu te compromettre dans la tanière de ce boutiquier. Tu as lu des livres et tu t'es retrouvé tout seul. Eh bien, ce soir, je vais te montrer d'autres hommes qui ont lu des livres. Comme ça, tu seras moins seul.
« Non que je fasse mes choux gras de leurs interminables discussions, reprit-il au détour d'une rue. Je ne suis pas amateur de philosophie livresque. Mais tu verras que ces gaillards-là sont des têtes et non des cochons de bourgeois. Mais attention, ils ont une encolure d'avance sur toi dans n'importe quel sujet.
Il eut bientôt le souffle court, mais refusa que Martin le déchargeât des deux dames-jeannes.
- Pourvu que Norton soit là, continua-t-il. Norton est un idéaliste, un ancien d'Harvard. Une mémoire prodigieuse. L'idéalisme l'a mené à l'anarchisme, et sa famille l'a jeté dehors. Le père est un gros bonnet du rail, plusieurs fois millionnaire, mais le fils crève la faim à Frisco. Il édite une feuille anarchiste pour vingt-cinq balles par mois. »
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Sans dessous dessus.
A l'époque ou Jack London habitait Oakland, seul le bateau permettait d'aller à San Francisco, ou bien il fallait contourner l'immense baie.
Jack London est né en 1876 et il est mort en 1916.
Depuis 1936, le "Bay Bridge" permet à des milliers de voitures, avec chauffeur, de s'y rendre; il est interdit aux piétons.
De la cour où les prisonniers se dégourdissaient les jambes.
C'est ainsi qu'Al Capone observait le Golden Gate souvent dans la brume.
Mais des jardins c'était plus agréable.
Alcatraz fonctionna de 1934 à 1963 pour un total de 1500 détenus qui avaient le privilège de se doucher à l'eau chaude, chose rare à l'époque.
Ainsi habitué à la douceur, le prisonnier avait du mal à plonger son corps dans l'eau froide de la baie de San Francisco et il n'y eut aucune évasion officiellement réussie.
Trois hommes réussirent à prendre la poudre d'escampette sans que personne ne sut jamais ce qu'ils étaient devenus.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin car l'administration pénitentiaire décida de fermer la prison; le statut d'îlien qui était celui des bagnards comme des gardiens coutant trop cher à la collectivité..., même l'eau douce devait être amenée du continent.