Lors de nos différents voyages, nous sommes régulièrement retournés voir les gens charmants
que nous avions rencontrés et nous nous sommes rendus compte à quel point notre culture européenne,
française, notre génération était liée aux gens et à l’Histoire de ce pays !
Même si nous sommes allés dans des endroits perdus de campagne rencontrer nos amis apiculteurs,
les villes que nous avons visitées sont plutôt des villes mythiques: La Havane, Trinidad, Cienfuegos…
Mais quelle surprise en arrivant à Sagua la Grande !
Une ville de 60 000 habitants et seulement 3 «casa particular», aucun hôtel, car cette ville n’apparait pas dans les guides !
Le cheval et le vélo comme moyens de déplacement, des bœufs pour travailler dans les champs.
Un fleuve, le Sagua Grande et un petit port relié à l'Atlantique après 3h de bateau.
Une ligne de chemin de fer permettant de se rendre à la mer.
Une ville autrefois bourgeoise, coloniale, abandonnée à la suite de la révolution.
Des bâtiments à l’architecture néoclassique n’ayant rien à envier à la Havane, côtoient des maisons de bois.
Et cette sensation bizarre de se retrouver cinquante ans en arrière,
ce qui pour nous est dépaysant, certes, mais vécu de manière douloureuse par les habitants qui aspirent
à améliorer leur vie et à découvrir d’autres lieux, chose qui financièrement leur est encore difficile.
Nous avions envie de découvrir Cuba, sa campagne, ses apiculteurs,
ses villes et cette ville d’où était originaire Wifredo Lam (1902-1982 ) !
Wifredo Lam, peintre mondialement reconnu, dont seulement quelques peintures restent aujourd’hui
exposées au musée National des Beaux Arts de La Havane.
Tout le reste étant aux Etats Unis et en Europe.
Voici ce que disait Wifredo Lam en 1941: « Ce que je voyais à mon retour à Cuba ressemblait à l’enfer,
le tourisme frivole de La Havane contrastant avec la misère des noirs dans les campagnes,
tout le drame colonial de ma jeunesse revivait en moi. »
« Je veux que mes images soient capables de troubler les rêves des exploiteurs ! »
C'est ce qu'il fit en peignant son plus célèbre tableau, la Jungle, appelé par certains, La Jungle scandaleuse,
qui fut par la suite acheté par le MoMa de New York et accroché à côté des « Demoiselles d’Avignon » de Picasso…
En rentrant à Viscomtat après notre dernier voyage, nous avons eu le désir de partager
ce que nous avions vu et ressenti à Cuba et plus particulièrement dans cette ville qui s’appelle Sagua la Grande,
sous la forme de cette exposition photos, « Salón de espera », qui veut dire, salle d’attente.
Il y aurait tant à dire sur ce pays aux si grandes possibilités et qui ne demande qu’à « foncer »
lorsque l’embargo sera définitivement levé et qui pourrait « zapper »
les erreurs que nous avons faites en Europe en passant directement à la phase suivante,
celle d’un développement économique humain, écologique, coopératif,
avec une monnaie non spéculative comme c’est déjà le cas aujourd’hui.
Notre exposition sera visible jusqu’au 4 septembre 2016, à la cité de l’abeille à Viscomtat sur la terre.
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